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Tanzanie : La présidente Suluhu réelue avec 97,66% , après trois jours de violences ayant fait 700 morts

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La cheffe de la Tanzanie, Samia Suluhu Hassan, a remporté la présidentielle avec 97,66% des voix, selon les résultats définitifs proclamés ce samedi 1er novembre, après trois jours de violences électorales.

L’opposition est vivement réprimée. Samia Suluhu Hassan a été confirmée, ce samedi, victorieuse de la présidentielle tanzanienne avec 97,66% des voix, selon les résultats définitifs diffusés par la télévision d’État. Un triomphe qui survient après trois jours de violences électorales qui ont secoué le pays.

Le pays d’Afrique de l’Est a sombré dans la violence mercredi 29 octobre, jour des élections présidentielle et législatives qui se sont déroulées sans opposition. En effet, les deux principaux adversaires de la cheffe de l’État ayant ont été soit emprisonnés, soit disqualifiés. Un bilan de 700 morts, en marge des répressions liées aux contestations des élections, a été recensé par l’opposition. De son côté, Samia Suluhu Hassan n’a fait aucun commentaire sur les troubles.

Malgré la contestation, la présidente sortante a remporté plus de 97,66% des voix, soit 31,9 millions de voix sur 32,7 millions comptabilisées, selon la commission électorale. «Je déclare Samia Suluhu Hassan présidente élue de la République-Unie de Tanzanie, avec le parti CCM», a déclaré à la télévision publique l’instance Jacobs Mwambegele.

Une cérémonie d’investiture va suivre dès ce samedi 1er novembre, a précisé le média, précisant qu’une coupure d’internet était en vigueur dans le pays de 68 millions d’habitants.

L’ONU réclame une enquête

Samia Suluhu Hassan a été promue à la tête de la Tanzanie à la mort de son prédécesseur, John Magufuli, en 2021. Saluée dans un premier temps pour avoir assoupli les restrictions instaurées avant son élection, elle a par la suite été accusée de mener une répression sévère contre ses détracteurs, notamment en amont du scrutin.

En effet, l’AFP a observé une faible affluence dans des bureaux de vote; généralement bondés, de la capitale économique et plus grosse ville du pays, Dar es Salaam. Et de préciser que des tirs avaient détonné alors que des centaines de personnes protestaient, incendiant notamment un commissariat. La contestation s’est ensuite étendue dans le pays.

«Au moment où nous parlons, le nombre de morts à Dar (es Salaam) est d’environ 350 et il y en a plus de 200 à Mwanza (nord). Si l’on ajoute les chiffres des autres endroits dans le pays, on arrive à un total d’environ 700 morts», a déclaré jeudi le porte-parole du parti d’opposition Chadema, John Kitoka.

Cette formation a été exclue des élections et a appelé au boycott du scrutin. Son chef Tundu Lissu, arrêté en avril, est jugé pour trahison, une accusation passible de la peine capitale.

«Il n’y a eu aucun usage excessif de la force», a répondu le ministre tanzanien des Affaires étrangères Mahmoud Thabit Kombo sur la chaîne Al-Jazeera, faisant état de «poches de violence» dans le pays. «Je n’ai pas vu ces 700 morts», a-t-il poursuivi. «Nous n’avons encore aucun chiffre pour aucune victime dans le pays.»

Le bilan de l’opposition a été qualifié de «plutôt crédible» par une source diplomatique, qui a fait état de centaines de morts».

Plusieurs hôpitaux et centres de santé ont refusé de s’exprimer auprès de la presse. Internet reste pour l’heure largement bloqué, ce qui complique le travail de récolte des données. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, «très inquiet», a réclamé ce vendredi dans un communiqué une «enquête minutieuse et impartiale sur les accusations d’utilisation excessive de la force», appelant toutes les parties à la «retenue» et à «empêcher toute nouvelle escalade».

Avec AFP

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