Afrique: pour vaincre Covid-19 en RDC, Jacques Kambayi conseille Tshisekedi « à se confier seulement en Dieu du prophète Kadima Muakuidi si non ça sera un fiasco »

Les rassemblements religieux, qui attirent des dizaines de milliers de personnes, continuent dans le pays le plus peuplé d’Afrique. En RDC, la trêve des offices est mieux respectée.

Les fidèles sont interdits à ne pas se réunir pendant cette période d’État d’urgence décrété par le président de la République Démocratique du Congo.

« Restez chez vous, le coronavirus n’est pas une blague ! » Mégaphone à la main, la police de Kinshasa, ville tentaculaire de 15 millions d’habitants, tentait comme elle le pouvait, le dimanche dernier d’empêcher quelques fidèles de se rendre dans les églises, d’habitude bondées en RDC.

Les rassemblements de plus de 20 personnes sont désormais interdits et des patrouilles armées sillonnent les rues du pays pour faire respecter les consignes. Mais la tâche est herculéenne dans ce pays qui, dimanche, enregistrait officiellement au moins 10 cas de Covid-19 et où les rassemblements religieux, chrétiens ou musulmans, attirent souvent des dizaines de milliers de personnes.

Église des sacrificateurs du prophète Kadima Muakuidi propose un remède spirituel

Devant cette situation difficile , l’église des sacrificateurs du prophète Kadima Muakuidi sort de son silence pour hausser le ton et donner sa piste de solution.

Dans une interview accordée à la presse ce vendredi 24 avril 2020 à Kinshasa, le numéro 1 du temple de la capitale ne se dit pas surpris de l’avènement de cette épidémie au monde car étant donné que les revelations divines étaient déjà tombées avant cet épisode au sein de leur communauté ecclésiastique.

Jacques Kambayi qui se dit serein , rassure au chef de l’État Félix Tshisekedi que « Seul Dieu du souverain sacrificateur Kadima Muakuidi peut sauver l’humanité et particulièrement la RDC si non ça sera un fiasco ».

Raison pour laquelle, il a exhorté les gouvernants congolais à revenir à la raison afin de se choisir ce chemin tracé par le prophète Kadima.

Eglises évangéliques en sommeil

A Kinshasa, dans la capitale de la République démocratique du Congo, autre pays très religieux et densément peuplé, la grande majorité des lieux de culte sont en revanche restés fermés dimanche matin à la suite de l’interdiction faite par le chef de l’Etat Félix Tshisekedi. Le pays de 80 à 90 millions d’habitants, dont une grande majorité de chrétiens, a jusque-là enregistré un total de plus de 300 patients infectés, avec 25 décès dont 17 annoncés jeudi . Plusieurs médias confessionnels ont retransmis les cultes en direct à la radio ou sur Internet.

Du « jamais vu » de mémoire de Congolais, selon le père Michel, curé de la paroisse catholique Notre-Dame de Fatima à Kinshasa : « Nous avons fermé l’église. Depuis que nous sommes nés, on ne se souvient pas de telles mesures. C’est pour notre bien, pour notre santé. » « Ça choque un peu. Dimanche, c’est une journée consacrée à Jésus. Mais on comprend que ce sont des mesures de sécurité », commente Déborah, lycéenne de 16 ans, qui s’est repliée avec son amie Naomie, 18 ans, devant une statue de la vierge Marie à côté de l’église fermée.

Un peu plus loin, la grande église protestante dite du centenaire est fermée également. Un homme prie seul sous un arbre. Dès jeudi, les responsables confessionnels avaient invité les fidèles « à considérer la nouvelle épidémie aussi dangereuse que celle d’Ebola », en les invitant « à suivre scrupuleusement les mesures prescrites par le gouvernement ».

Même les églises évangéliques dites du réveil ont dû pour la plupart mettre en sommeil leur très lucrative activité, qui va de pair avec le prélèvement de la dîme et des offrandes. La grande église évangélique Philadelphie de Kinshasa a posté sur YouTube son culte dominical, avec cette conclusion : « Bien aimés, nous vous rappelons que les donations peuvent être faites par les canaux électroniques habituels », par le biais de comptes bancaires, de paiements par téléphonie mobile ou « notre application mobile ».

Sylvain Mukendi