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Journée mondiale de l’Union Africaine : voici le discours de Tshisekedi

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Le Président en exercice de l’Union Africaine et Président de la République Démocratique du Congo, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, s’est exprimé le mardi 25 mai 2021 à Kinshasa , à l’occasion de la journée mondiale de l’Afrique, initiée en date de la création de l’ex-Organisation de l’Unité Africaine, OUA, le 25 mai 1963, qui a été remplacée par l’Union Africaine, UA, le 25 mai 2002.

(Ci-dessous son discours )

Honorables, excellences, mesdames et messieurs, chers jeunes,

Nous ressentons en tant qu’africains une fierté légitime et une profonde admiration pour les Pères fondateurs qui, avec détermination et lucidité, ont donné corps à cette architecture continentale, symbole d’une Afrique unie et forte.

En effet, comment ne pas saluer la pertinence de leur vision panafricaniste ayant conduit le 25 mai 1963 à Addis-Abeba, à la création de l’Organisation de l’Unité Africaine, OUA. Celle-ci était destinée à rassembler les peuples africains pour faire face ensemble au défi qui les attendait au lendemain de la décolonisation. Héritière de sa devancière, l’Union Africaine ne surgit guère du néant.

Sa filiation certaine au panafricanisme réside fondamentalement dans l’objectif de l’autodétermination des peuples africains.

À la lumière d’innombrables défis qui se dressent devant nous, cette vision dont nous percevons encore, plus clairement le bien fondé de nos jours, doit véritablement assurer la pleine participation aux peuples africains au développement et à l’intégration économique du continent.

En effet, fort de leur potentiel humain, et de leurs ressources naturelles, nos États doivent mutualiser leurs efforts pour relever le défi qui engage le sort de nos peuples à savoir ; l’éducation la sécurité alimentaire ; la santé ; l’emploi ; les droits humains ; l’alternance démocratique ; l’environnement ; la valorisation de notre culture et la préservation de notre patrimoine ; la promotion de la recherche scientifique et de l’innovation technologique comme fer de lance du développement.

La gouvernance de nos États devrait résolument s’inscrire dans le challenge renouvelé, pour stimuler le développement du continent. Il en est ainsi de la répartition équitable des richesses nationales, de la lutte contre la corruption et le détournement des deniers publics, de l’évasion des capitaux, de l’arrêt du pillage des ressources naturelles, de la relance des économies africaines post-covid et de la fabrication locale des vaccins, entre autres, produits médicaux.

Face à tous ces défis, l’Union Africaine s’est dotée de l’instrument stratégique et prospectif fondamental et incontestable, l’agenda 2063 l’Afrique nouveau-né.

Cet outil d’impulsion, l’agenda 2063, constitue un serment collectif, où nous tous, peuples d’Afrique, et de la diaspora, unis dans la diversité, jeunes et vieux, hommes et femmes, filles et garçons, de toutes les couches de la société, nous nous engageons pour une Afrique intégrée, prospère et pacifique, dirigée par ses propos citoyens et représentant une force dynamique sur la scène mondiale.

Nous voulons résolument une Afrique où les armes se taisent. Où les femmes et les enfants cessent d’être des premières victimes des violences.

Face aux menaces et actions terroristes, l’Afrique doit mutualiser ses ressources et passer à l’opérationnalisation de la force africaine en attente.

Nous voulons une Afrique qui investit d’abord et surtout dans le capital humain, constitué majoritairement des jeunes.

Une Afrique qui donne et redonne espoir à la jeunesse, par une éducation performante, et de qualité, accessible au plus grand nombre, garçons et filles à égalité.

Nous voulons enfin une Afrique capable de saisir les opportunités qui se présentent à elle sur la scène internationale grâce à la mise en œuvre de la réforme institutionnelle de l’union, qui se poursuit à un rythme soutenu.

Honorables, excellences, mesdames et messieurs, chers jeunes,

Dans cet élan, nous devons aussi avoir le courage de repenser, et de retisser les liens culturels et ombilicaux, brisés du fait de la tragédie de l’histoire, avec nos frères et sœurs, aujourd’hui disséminés sur les terres insulaires de Caraïbe et des Amériques.

Ensemble, faisons de la culture, le creuset de transformation, de rénovation, et de modernisation de notre savoir-vivre, et de l’accueil de tous les enfants du continent, où qu’ils soient, de la place de l’Afrique, s’inscrira dans une démarche mémorielle, par laquelle nous serons rassemblés, afin de renouveler dans un geste symbolique, notre attachement à l’unité et à la grandeur de l’Afrique.

Ce jour-là constituera un grand moment culturel, et par là même, un grand événement historique. Je serai profondément heureux d’inaugurer cette place de l’Afrique, située au cœur même de notre capitale Kinshasa.

Je souhaite qu’elle devienne le symbole de notre solidarité active avec tous les frères et sœurs du continent, le signe de notre foi inébranlable en une renaissance perpétuelle de l’Afrique, mais aussi, un nouvel engagement, pour une remobilisation de la vocation panafricaine du Congo.

En plus de la cité de l’Union Africaine, de l’avenue de l’Union Africaine, voici maintenant, la place de l’Afrique. Pour nous rappeler la vocation première de notre pays, celle d’être le fer de lance du décollage décisif de l’ensemble de notre continent, cette véritable gâchette du revolver Afrique, évoquée par Franz Fanon.

Que vive l’Union Africaine, que vive la République Démocratique du Congo, que Dieu bénisse et protège l’Afrique et la République Démocratique du Congo, je vous remercie.

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