Le Botswana est devenu le deuxième pays au monde à atteindre les objectifs fixés par l’ONU en vue d’éradiquer la pandémie de sida, ont annoncé des chercheurs, mercredi 27 juillet, saluant des « résultats spectaculaires ». Ce pays d’Afrique australe de 2,3 millions d’habitants a atteint les objectifs 95/95/95 de l’ONU, qui veulent que 95 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique, 95 % des personnes qui savent qu’elles sont séropositives au VIH aient accès à un traitement, et 95 % des personnes sous traitement aient une charge virale indétectable.
« Le Botswana réalise de nouveaux progrès historiques dans la lutte contre le VIH », a déclaré Sharon Lewin, présidente de la Société internationale sur le sida (IAS), lors d’un point de presse par visioconférence présentant les résultats de l’étude. Celle-ci, qui n’a pas encore été examinée par des pairs ou publiée dans une revue, est basée sur des entretiens et des analyses sanguines de plus de 14 000 personnes âgées de 15 à 64 ans. Elle conclut que le Botswana est « bien placé pour mettre fin à son épidémie de VIH d’ici à 2030 ».
« Nous avons transformé une situation désespérée en une situation où il y a maintenant de l’espoir », a déclaré l’auteur principal de l’étude et virologue du gouvernement du Botswana, Madisa Mine. Il a rappelé que lorsqu’il avait commencé à travailler sur la pandémie, il y a deux décennies, le pays semblait être « menacé d’extinction » en raison du nombre élevé de cas.
Adoption rapide de l’autodépistage
Pour le directeur exécutif adjoint du Programme commun des Nations unies sur le VIH/sida (Onusida), Matthew Kavanagh, les rapides progrès du Botswana s’expliquent par plusieurs facteurs, notamment l’investissement gouvernemental et l’adoption rapide de l’autodépistage. En 2002, le Botswana a été le premier pays africain à offrir des médicaments antirétroviraux gratuits, qui aident à contenir le virus et à l’empêcher d’infecter d’autres personnes. Et en 2019, le pays avait légalisé les relations entre personnes de même sexe, une mesure qui, selon M. Kavanagh, « a aidé à mettre de plus en plus de personnes sous traitement ».
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Environ une personne sur cinq au Botswana vit actuellement avec le virus – soit l’un des taux les plus élevés au monde –, selon l’Onusida. Un autre pays d’Afrique australe, le petit royaume enclavé d’Eswatini, était devenu en 2020 le premier pays à atteindre les objectifs 95/95/95 de l’ONU. L’Afrique de l’Est et l’Afrique australe sont les régions du monde les plus touchées par la pandémie, avec plus de la moitié des cas recensés dans le monde.
Avec AFP