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Politique

RDC : L’église catholique dit non à «loi Tshiani»

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Les évêques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) haussent le ton face à la programmation à l’Assemblée nationale de la proposition de loi « Tshiani » qui réserve le poste de président de la République aux seuls congolais de père et de mère.

Devant la presse mercredi dernier, le secrétaire général de la CENCO, Monseigneur Donatien Nshole, a estimé que « cette loi menace la cohésion nationale et son vote risque de déstabiliser complétement les institutions du pays et diviser les peuples ».

Pour lui, la RDC est déjà suffisamment menacée par la crise sécuritaire, ajouter à cela, une loi qui va davantage diviser le peuple, c’est toute la nation qui sera menacée à la suite « de l’irresponsabilité politique ».

Ayant dénoncé « la toxicité de la loi Tshiani » depuis plusieurs mois, les évêques de la CENCO s’indignent de sa programmation pour examen alors que le bureau d’étude l’avait déjà rejeté avec des arguments solides.

«Cette loi est dangereuse à plusieurs titres. Elle menace la paix sociale parce que les personnes victimes de cette loi sont des personnes portées par des communautés qui les reconnaissent comme étant les leurs ! Cette loi est dangereuse même pour ceux qui sont au pouvoir parce que ça risque d’être une bombe contre eux-mêmes », a déclaré le secrétaire général de la CENCO.

D’après lui, les arguments avancés par ceux qui soutiennent cette loi ne sont pas fondées :

«Ce pays est devenu ce qu’il est aujourd’hui à cause des congolais de père et de mère. Le sang de Mamadou Ndala est entrain de crier contre cette loi-là. Mamadou Ndala a versé son sang, il n’était pas congolais de père et de mère ! Les Congolais connaissent qui est qui, et qui fait quoi ? Alors, à eux de juger ! Je ne pense pas que ce parlement aura un tel degré de légèreté ».

Le député Nsingi Pululu avait déposé à l’Assemblée nationale, jeudi 8 juillet 2021, la proposition de loi modifiant et complétant la loi n°04/024 du 12 novembre 2004 relative à la nationalité congolaise. Il s’agit d’une initiative de Noel Tshiani Muadiamvita, candidat malheureux à la présidentielle de 2018 et ancien fonctionnaire de la Banque mondiale.

Cependant, ce texte, qui vise à « verrouiller l’accès à la Présidence de la République et aux fonctions de souveraineté nationale de la République démocratique du Congo », n’a jamais été débattu en plénière de la chambre basse du Parlement.

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