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RDC-Présumé détournement de 214 millions USD aux Mines : un sit-in organisé pour exiger le départ du DG et de la PCA de Sokimo

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Le Mouvement citoyen « Ça Sent le Détournement » exige le départ immédiat de l’actuel comité de gestion de la Société Minière de Kilo Moto (SOKIMO) avec à sa tête le Directeur Général Augustin Mpela et la Présidente du Conseil d Administration Annie Kitima.

A cet effet, cette organisation de la société civile a organisé un sit-in ce vendredi 28 mai 2021 devant le siège de cette société à Kinshasa-Gombe.

Pour Charles Lwamba, il existe de sérieux indices de détournement des fonds déjà décaissés par son partenaire traditionnel « Kibali Gold » évalués près de 214 millions USD.

«Il existe des sérieux indices de détournement des fonds déjà décaissés par ses partenaires. Nous ne comprenons pas pourquoi les agents et cadres de cette entreprise sont impayés depuis plusieurs mois, soit 95 mois, alors qu’il y a des payements des grosses sommes. Le DG Augustin Mpela et la PCA Annie Kitima doivent justifier plus de 214 millions $ avec un bénéfice de 16,7 millions $ en financement des prêts alors que l’enveloppe globale des salariés est de 94 mois d’impaiement. Ils doivent aussi justifier l’argent reçu en 2009 destiné à la retraite des agents », a dit le président de cette structure à la presse .

Par ailleurs , il a sollicité l’implication personnelle du Président de la République pour la nomination des nouveaux responsables qui , selon lui, viendront avec une noble mission de relever cette société minière.

L’appel de Charles Lwamba s’adresse également à l’IGF pour dilegenter une enquête sur la destination des fonds débloqués par les partenaires de SOKIMO depuis plusieurs années .

Une conférence de presse d’autoaccusations et de jérémiades

Dans une conférence de presse  mardi 11 mai 2021 à Kinshasa, conjointement animée par la PCA et le DG de SOKIMO, il y a de quoi avoir froid au dos. Ces deux dirigeants, tout en faisant beaucoup d’aveux, ont culpabilisé les négociateurs étatiques du contrat avec Kibali Gold Mine. «Je n’étais à l’époque qu’expert et non décideur. Les décisions avaient été prises par la haute hiérarchie», a déclaré le DG de SOKIMO, l’un des négociateurs du contrat, pour se déresponsabiliser.

La PCA Annie Kitima et le DG Augustin Mpela ont fait des déclarations du genre que la SOKIMO qui détenait au départ 30% dans Kibali Gold Mine, avait été contrainte par des pressions politiques à céder 20%  pour ne rester qu’avec 10% seulement ; mais aussi que Kibali avait refusé en complicité de certains officiels congolais que soit insérée dans le contrat la disposition de paiement des royalties. Les deux dirigeant de SOKIMO ont aussi avoué que la RDC avait négocié ce contrat en position de faiblesse.

Quant aux questions de journalistes de savoir pourquoi le dénoncer seulement maintenant alors que la SOKIMO prétend que le dernier paiement est intervenu en 2013 ? Qu’a fait  la SOKIMO de toutes les sommes lui versées, soit plus de 214 millions USD en espèces et en valeur transférée et le bénéfice de plus de 16,7 millions USD en financement de prêts alors que l’enveloppe globale de 94 mois des salariés impayés ne représente que 75.200.000USD ? Qu’a fait la SOKIMO de l’argent destiné à la retraite des agents décaissé en 2009 ? Que fait la SOKIMO d’autres gisements, notamment celui de Kibali Sud ? A toutes ces questions, les réponses ont été évasives.

Somme toute, l’on a compris que cette conférence de presse était une façon pour les dirigeants de la SOKIMO de faire une autoaccusation dans une sorte de mea culpa, mais surtout de faire des jérémiades en sollicitant l’intervention du gouvernement pour la renégociation du contrat d’association. Qu’il s’agisse des royalties ou de 1% à percevoir sur les bénéfices, les deux dirigeants n’ont brandi aucun article ou disposition du contrat qui le prévoit mais se sont cantonnés à réclamer toujours plus d’un milliard USD.

«Il est impérieux  que la SOKIMO puisse tirer des avantages financiers de l’exploitation de ses ressources. Le contrat en place mettant en place des périodes prolongées d’exploitation commerciales assorties de recettes nulles pour SOKIMO est inacceptable. Il s’agit de mettre en place un nouveau contrat plus équitable, durable et mutuellement avantageux», a déclaré Annie Kitima, la PCA de SOKIMO.

Est-ce un coup de charme au régime Fatshi tout en prévalant de ses propres turpitudes ? Mais seulement, avec ce nouveau régime, il ne sera pas question de renégocier le contrat, mais aussi de retracer d’abord la destination de toutes les sommes payées par Kibali Gold Mine qui ne sont pas entrées dans les caisses de l’Etat et de l’entreprise et de déférer devant la justice les détourneurs de l’ancien régime qui ont mis à genoux la SOKIMO et dont certains noms ont été cités par madame Annie Kitima. Les inspecteurs des finances doivent retrousser les manches parce qu’un travail les attend à la SOKIMO.

 

Abed Masiri

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