Un avion avec 10 personnes à son bord s’est écrasé ce mercredi en Russie faisant huit morts. Le patron du groupe paramilitaire Wagner Evguéni Prigojine figure sur la liste des passagers, ont indiqué les agences de presse russes.
« Il y avait 10 personnes à bord, dont 3 membres d’équipage. Selon les premières informations, toutes les personnes à bord sont décédées », a indiqué un peu auparavant sur Telegram le ministère russe des Situations d’urgence.
Selon lui, cet avion privé Embraer Legacy s’est écrasé près du village de Kujenkino, dans la région de Tver, au nord-ouest de Moscou.
« Le ministère russe des Situations d’urgence mène des opérations de recherche », a-t-il encore précisé.
Les agences ont, dans un premier temps, annoncé qu’il faisait partie des victimes. L’aviation civile n’a pas confirmé.
Des vidéos dont l’AFP n’a pas pu confirmer l’authenticité ont été diffusées sur plusieurs chaînes Telegram se disant liées à Wagner, montrant des débris en feu dans un champ ou encore un appareil tombant du ciel.
Evguéni Prigojine avait été à l’origine en juin d’une rébellion dirigée contre l’état-major russe et le ministre de la Défense Sergueï Choïgou, menée par ses hommes, qui avaient brièvement capturé des sites militaires dans le sud de la Russie avant de se diriger vers Moscou.
M. Prigojine avait rapidement renoncé à cette mutinerie, en plein conflit en Ukraine. Elle avait pris fin le 24 juin au soir avec un accord prévoyant le départ au Bélarus de M. Prigojine, tandis que ses combattants pouvaient l’y rejoindre, entrer dans l’armée russe régulière ou retourner à la vie civile. Lundi soir, M. Prigojine était apparu dans une vidéo diffusée par des groupes proches de Wagner sur les réseaux sociaux, où il affirmait se trouver en Afrique.
Dans un paysage désertique, il disait travailler à « rendre la Russie encore plus grande sur tous les continents et l’Afrique encore plus libre ».
Lundi soir, le patron de Wagner est apparu dans une vidéo diffusée par des groupes proches de Wagner sur les réseaux sociaux, où il affirmait se trouver en Afrique.
Dans un paysage désertique et armé d’un fusil d’assaut, il disait travailler à « rendre la Russie encore plus grande sur tous les continents et l’Afrique encore plus libre ».
Après la révolte, une partie des combattants de Wagner s’est rendue au Bélarus, où ils ont participé à la formation des forces armées de ce pays allié de Moscou.
Pour une raison jamais expliquée, le patron de Wagner semblait aller et venir en Russie malgré son statut de paria, jusqu’à participer quelques jours après sa révolte à une réunion au Kremlin. La localisation et les activités d’Evguéni Prigojine n’étaient, elles, pas connues. Malgré sa mutinerie, il avait échappé à toutes poursuites judiciaires. En Ukraine, Evguéni Prigojine s’était illustré lors de la longue et sanglante bataille pour Bakhmout, dans l’Est, où ses hommes, notamment recrutés dans les prisons russes, ont capturé la ville en mai au prix de lourdes pertes. Un « hachoir à viande », disait-il lui-même.
C’était lors de cette bataille que son conflit avec les hauts responsables militaires russes s’était envenimé, M. Prigojine les accusant d’incompétence et de ne pas lui livrer assez de munitions. Wagner a également une présence dans plusieurs pays d’Afrique dont la Centrafrique, le Mali ou encore la Libye.
En juillet, Vladimir Poutine avait assuré qu’il avait proposé aux hommes de Wagner de servir sous le commandement d’une autre personne au sein de l’armée, mais que leur chef, Evguéni Prigojine, avait refusé cette offre.
La mort de Prigojine ne «serait une surprise pour personne», a commenté la Maison Blanche.